Sportivement, ce puissant tendon relie les muscles du mollet au pied, en s’insérant sur le calcanéus, l’os du talon. Il participe donc activement à la flexion plantaire du pied, correspondant, lors de la course, à la phase de propulsion. Autant dire qu’il est sollicité à chaque mouvement.
Les causes
La tendinopathie achilléenne est la blessure la plus courante des runners. Et ses causes peuvent être multiples : déshydratation pendant l’effort, reprise brutale de l’entraînement, changement de surface de course, surentraînement, prise de certains antibiotiques ou corticoïdes, ou encore manque d’étirement ou d’échauffement avant et après la course. Sans oublier bien-sûr les chaussures : mal adaptées, trop usées ou trop neuves, elles peuvent aussi causer des tendinites.
Les symptômes
Les symptômes de la tendinopathie sont classés en 4 stades :
1-Les douleurs apparaissent progressivement après l’effort, elles ne gênent pas l’activité sportive.
2-Les douleurs surviennent à l’échauffement, disparaissent lors de la course et réapparaissent après l’effort.
3-Les douleurs sont constamment présentes et génèrent une altération des performances sportives, voire de la marche en général.
4-Une douleur vive et brutale, accompagnée d’un claquement audible est ressentie : c’est la rupture du tendon d’Achille, qui entraîne un handicap fonctionnel majeur et une incapacité à marcher.
En cas de douleur, même légère, il ne faut donc pas hésiter une seule seconde et prendre d’emblée les deux décisions censées qui s’imposent : arrêter l’entraînement et aller consulter.
Le traitement
Le repos est la première mesure à prendre : il sera plus ou moins complet et plus ou moins long suivant le stade de votre tendinopathie. Dans les trois-quarts des cas, la reprise sportive ne se fait pas avant 45 jours. Dans ce laps de temps, si la blessure n’est pas trop grave, on peut envisager de pratiquer des sports dits non-portants, comme le vélo ou la natation, afin d’entretenir ses capacités musculaires et respiratoires.
En cas de lésion avancée, votre médecin peut être amené à vous prescrire des anti-inflammatoires, qui seront souvent assortis d’un glaçage du pied : c’est une technique qui consiste à imposer une poche de glace sur votre tendon pendant trente minutes, trois fois par jour. On peut également avoir recours à des séances de kinésithérapie pour favoriser une meilleure élasticité du tendon.
La prévention
La meilleure d’entre-elle consiste, si vous êtes un coureur très régulier, à vous offrir une consultation chez un podologue, en prenant bien-soin de lui apporter vos chaussures d'entraînement, afin qu’il puisse y déceler une éventuelle usure anormale de la semelle ou une mauvaise adaptation de vos chaussures à votre voute plantaire. Il peut également réaliser un bilan statique ou dynamique, qui lui permettra de déterminer si vous avez une fragilité tendineuse et dans ce cas vous confectionner des semelles plantaires qui réduiront le risque de blessure.
Un petit exercice pour renforcer vos tendons d’Achille
Attachez un poids de deux kilos à votre cheville gauche. Allongez-vous sur le côté droit, avec votre cheville gauche reposant dans le vide. Placez votre pied gauche de manière à ce que votre talon et vos orteils soient alignés et parallèles au sol. Tout en gardant le reste de votre jambe parallèle au sol, montez légèrement votre pied vers le plafond. Ce mouvement doit être réalisé lentement et sans à-coups. Répétez-le 10 fois quotidiennement sur chaque pied et vous voilà armé pour éviter la tendinite !